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Danser aujourd’hui - une petite histoire de la danse

La motivation des danseurs en Polynésie est diverse. Elle va de la distraction, le sport, l’envie de rejoindre un groupe pour expérience communautaire, à une forme de quête, de revendication identitaire.

Il n’en reste pas moins que la manière dont nous dansons est encore, voir de plus en plus, le fruit d’une colonisation culturelle et spirituelle.

Il a beaucoup été écrit et filmé sur la danse, le ‘Ori Tahiti. Pourtant il est rare que l’on se penche sur l’évolution de la manière d’exécuter la danse.

Histoire

Lucien Kimitete, homme de culture avant d’être homme politique, s’était exprimé ainsi, faisant référence au dépeuplement des îles Marquises à la fin du 19ème siècles : un marquisien de l’époque disait « nous nous laissons mourir car nous ne dansons plus ».

Le choc culturel de l’évangélisation a été immense pour les polynésiens du 19ème siècle. La danse faisait partie intégrante de la vie.

En 1842 le dernier code indigène est instauré. Il est rédigé par le pasteur britannique Georges Pritchard.


Le préambule de la loi VI du code indigène de 1842 commence par ces mots :

« Loi concernant les danses et les chants qui troublent ce séjour et font croître le mal1 sur cette terre, ainsi que tous les usages susceptibles de produire le trouble. »

Le mal était donc associé à la pratique de coutumes traditionnelles qui pendant des siècles avaient rythmé la vie polynésienne.

Cette conception de la danse et de la musique va marquer la pratique de la danse et de la musique traditionnelle pendant plus d’un siècle.

Dans la seconde partie du 20ème siècle, l’évolution de la danse a été dictée par des considérations directement issues de la colonisation culturelle et spirituelle. Jusque dans les années 50, danser était encore mal considéré, regardé comme indécent : les filles de mauvaise vie se produisaient en public, ou s’adonnaient à la danse dans les bars et les clubs de l’époque.

Pour comprendre la manière dont nous dansons aujourd’hui le ori Tahiti, il ne faut jamais perdre de vue que l’histoire de la danse est intimement liée à l’histoire de la Polynésie.

Au début du 19ème siècle, l’évangélisation par les missionnaires de la London Missionnary Society aboutit à la conversion toute politique du roi Pomare II.

Depuis 1819, date du premier code Pomare, jusqu’au premier “Heiva” de 1881, la pratique de la danse en public est réprimée . Elle est « l’oeuvre du malin ».

Mais ce n’est que le code indigène de 1842 qui l’interdit formellement.

La loi de 1842 stipulait ainsi que :

« les danseurs et ceux qui se rassemblaient pour les regarder danser seraient punis d’une amende de 50 brasses de travail par individu et 10 brasses d’étoffe à confectionner pour les femmes, ou 4 $ ».

Au moment du contact avec les occidentaux deux pratiques de la danse coexistaient: les danses populaires, pratiquées par la quasi totalité de la population, davantage sous forme de jeu, et les danses savantes, qui donnaient lieu aux représentations des Arioi.

La confrérie des artistes professionnels qu’étaient les Arioi, est dissoute et interdite dès 1819, sous l’influence des missionnaire britanniques.
Les activités des Arioi étaient intimement liées au culte du Dieu Oro. On sait peu de choses de leurs danses, si ce n’est qu’elles étaient différentes des danses populaires pratiquées quotidiennement par le peuple. Les Arioi * devaient suivre un entrainement très sérieux pour la préparation de leurs spectacles. La confrérie comportait 7 grades, plus les novices.

Il existe une littérature abondante sur les Arioi.

Durant plus de 60 ans, l’administration coloniale va ponctuellement lever l’interdiction de danser en public.

Mais les débordements et troubles à l’ordre public dans les réunions où l’on dansait ont conduit à maintenir l’interdit, jusqu’en 1881.

En 1848 la Polynésie, dont la première colonisation fut britannique, devient protectorat français. En 1881, elle devient colonie française.
L’initiative du premier Heiva, premier concours de danse et de chants, revient au gouverneur Bruat. C’est pour célébrer la fête nationale qu’il institue le premier Heiva, que l’on appellera “Tiurai” jusqu’en 1984. Tiurai signifie “ Juillet”, puisque la réunion des groupes de danse et de chant n’avait lieu qu’en juillet, pour célébrer le 14 Juillet, à Papeete.

De la fin du 19ème siècle au milieu de années 50, la danse vivote. Elle commence à séduire les premiers touristes, les voyageurs célèbres de passage dans les îles.

Ce sont eux qui nous ont laissé des images et des films de ce que fut le ori Tahiti au 20 ème siècle, avant le “grand tournant” que nous devons à Madeleine Moua.

Madeleine Moua était institutrice. Au cours d’une maladie qu’elle dut soigner en France, elle fit un séjour en Bretagne.

La découverte des danses bretonnes et la vivacité du folkore Breton furent pour elle une révélation.
Dès lors, de retour à Tahiti Madeleine n’eut de cesse de redonner à la danse toutes ces lettres de noblesse. Pour cela elle crée le premier groupe de danse Professionnel, qu’elle nomme “Heiva”. C’était en 1956.

Madeleine Moua

Madeleine Moua introduit la première modification dans la manière de danser le ori Tahiti. Nous sommes au milieu des années 50.

Pour redorer l’image de la danse, elle sollicite la participation de jeunes filles “de bonne famille”. Pour que les parents laissent leurs filles participer, elle modifie la manière de danser, les jambes écartées, alors considérée vulgaire et profondément aguicheuse. Ainsi fit-elle danser ses “filles” pieds et genoux serrés. On enseigne encore aujourd’hui dans certaines écoles que les malléoles comme les genoux doivent « se frotter ».

Le lien de la danse avec la sexualité se trouvait ainsi bien moins évident. Cette position interdit l’exécution de nombreux pas. Mais le groupe Heiva rencontre très vite un énorme succès, qui va faire des émules. Tous ne se produiront pas pieds et genoux serrés, notamment les groupes des îles et des districts.

Danser les pieds serrés ne remonte pas à la nuit des temps : cela répond à une considération d’ordre esthétique et à une conception de la décence purement occidentale. Jusque là, les films et images en témoignent, les femmes dansent les jambes écartées, souvent sur la pointe des pieds. Ce que nous appelons maintenant « ‘Ori Tahito ». Cette manière de danser constitue aujourd’hui une figure de style, ou une manière de danser que l’on utilise ponctuellement dans certaines chorégraphies.

Ainsi les motivations qui ont conduit à danser avec les pieds et genoux serrés n’ont absolument aucun lien avec la tradition initiale de la danse tahitienne.

1971 le code de la danse

La seconde modification de la manière de danser intervient à partir de 1971 : il s’agit de danser les pieds à plat, en gardant les talons collés au sol.

Elle est le fruit de la réflexion d’un homme d’influence, Alexandre Moeava Ata*

Alec Ata était alors au début de sa longue carrière administrative et politique.
Il était à l’époque à la tête de l’office de développement du tourisme. Cet organisme était en charge de l’organisation du Heiva, le “Tiurai” comme on l’appelait à l’époque.

Alec Ata avait alors constaté un manque total d’homogénéité dans la manière de danser et la manière de faire des multiples groupes qui désormais participaient au Heiva.,

chacun y allant de sa façon, chacun voulant se distinguer en introduisant telle ou telle “ nouveauté” inspirée d’éléments étrangers à la culture purement polynésienne.
La plupart des danseuses dansaient encore sur la pointe des pieds, ou à tout le moins les talons levés.

Pour Alec ATA, tout comme la musique, la danse se devait aussi de suivre certaines règles, afin de préserver la “tradition”.

C’est donc à l’initiative de l’office de développement du tourisme que les chefs de groupe furent convoqués pour donner leur avis sur ce qui allait être le code de la danse. Un concept qui pour être en soi excellent, est tombé dans l’oubli. Aujourd’hui, très peu de monde se souvient qu’il y eut un code de la danse, et que nombre d’éléments considérés comme remontant à la nuit des temps ont été introduits, ou fixés dans le marbre, à ce moment là : en 1971, et pas avant.

Concernant la danse, il fut décidé d’imposer la danse talons au sol, pour des raisons d’esthétique et d’homogénéisation, au sein d’un corpus de règles qui n’existaient pas jusqu’alors.
L’enfer étant pavé des meilleures intentions, ceci allait conduire à une aberration. Danser le poids du corps rivé dans les talons conduit à de graves déséquilibres, et pour la plupart des danseuses, induit une compensation avec le dos. De nombreux pas sont impossibles à exécuter les talons collés au sol.

Pendant un temps, la danse s’appauvrit en termes de vocabulaire chorégraphique.

Le conservatoire

A la fin des années 80, la danse traditionnelle est introduite au conservatoire artistique. C’est à partir de là que les professeurs, Paulina Morgan et Louise Kimitete, vont faire des recherches sur le mouvement, et sur les pas de danse. Elles se sont basées pour cela sur les textes des navigateurs, au moment du contact avec l’occident, sur d’anciens récits,

et sur l’observation empirique des danseuses en mouvement. De leur travail est né l’enseignement que le conservatoire dispense. Paulina, puis Mamie Louise ont commencé à enseigner à danser en martelant le sol avec les talons, car la base des techniques de danse découle de la marche.
Paulina était connue pour faire danser les filles de son groupe, Tiare Tahiti, les jambes écartées. Dans les années 80, cela faisait encore débat.

Danser les jambes serrées interdit l’exécution d’un très grand nombre de pas.

C’est de leur travail que la variété des pas et les techniques de danse enseignées aujourd’hui sont issues : Paulina et Mamie Louise ont effectué un travail de réappropriation de la danse. Elles ont largement retrouvé la trace de pas anciens que la conception occidentale de la décence et de l’esthétique avaient rayés du répertoire.

L’exécution de ces pas faisait encore débat au début du siècle, entre ceux qui prétendaient qu’il n'étaient pas «traditionnels», et ceux qui affirmaient le contraire.
A cette recherche sur les pas anciens s’est ajoutée une recherche créative, pour faire évoluer les pas dans un sens plus moderne.

Ceci n’est pas le seul fait du conservatoire, mais aussi de chorégraphes comme Jean Marie Biret.

La danse est un art vivant, nul ne saurait donc condamner la démarche. Il n’en reste pas moins que la contestation a régné. Si nul ne sait exactement comment on dansait en 1769, il est certain que les femmes de l’époque, Arioi ou femmes du peuple, n’exécutaient pas la danse les jambes soigneusement serrées et les talons collés au sol.

Bien des personnes sont au courant de tout ceci. Mais le changement pour un retour en arrière, en quelque sorte, ne va pas toujours de soi. Il est parfois difficile de revenir sur ce que l’on a appris et que l’on applique depuis plus d’une génération, en croyant que c’est une tradition pure et dure qui remonte à la nuit des temps.

S’il est dit que la nouveauté d’aujourd’hui est la tradition de demain, il faut néanmoins savoir comment les choses se sont passées.

Aujourd’hui l’évolution de la danse accélère : la confrontation avec les danseurs étrangers est largement à l’origine de cette évolution est ultra rapide.

Le ‘Ori Tahiti à l’étranger

Aujourd’hui la danse tahitienne essaime dans le monde entier, de manière quasi exponentielle. Une version fitness du « ori Tahiti » est en particulier de plus en plus populaire non seulement à Tahiti, mais au Japon, au Mexique, aux Etats unis et en France et dans bien d’autres pays.

Nous dansons désormais avec des techniques de danse sophistiquées, contraignantes , la plupart du temps exécutées par des corps qui n’y sont vraiment préparés.
Les danseurs étrangers abordent les technique du ‘Ori Tahiti avec une conscience du corps et une conception du travail du mouvement propres à leur culture. Les entrainements intensifs ne les rebutent pas. La passion qu’ils y mettent font d’eux de remarquables danseurs.

Les années 2020... 2025

Depuis seize ans le conservatoire propose deux fois par an un cursus d’une semaine réservé aux danseurs étrangers.

Ce cursus est assorti d’un certificat de participation qui pour beaucoup, fait office de « diplôme » d’enseignement ».

Les écoles de ‘Ori Tahiti fleurissent dans le monde entier, avec une très forte concentration au Mexique, au Japon, et désormais en France où s’établissent de nombreux polynésiens.
La formation des « master » est de qualité variable. Certains sont excellents, d’autres surprenants. Mais tous sont passionnés.

Parallèlement les compétitions de danse deviennent légion depuis une dizaine d’année. En particulier les compétitions de solistes.
Pour beaucoup de participants, garçons et filles, la motivation est principalement l’envie de se confronter à d’autres danseurs, et de trouver sur la scène du ‘Ori Tahiti un moyen de se valoriser.

Ces danseurs ont généralement un grand respect pour la tradition du ‘Ori Tahiti. Mais ils viennent au ‘Ori Tahiti avec la conception de la danse issue de leur propre culture.

Ils ont en eux l’image de mouvements qu’ils vont utiliser pour enrichir leurs prestations. Ces mouvements proviennent de multiples disciplines, qu’il est impossible à identifier.
YouTube et les réseaux sociaux aidant, l’originalité des solos mis en ligne par des centaines de personnes impressionnent nos danseurs locaux.

C’est ainsi que l’on voit de fleurir nombre de postures qui n’existaient pas jusqu’au début du 21ème siècle.

Le ‘Ori Tahiti devient un syncrétisme

Notre manière de danser a donc notoirement évolué. Le ‘Ori Tahiti devient un syncrétisme sous les yeux éberlués de beaucoup de polynésiens.

Nous retrouvons aujourd’hui une situation comparable à celle de 1971, quand le code de la danse a été conçu.
De la même façon qu’Alec Ata a mis en place ce code de la danse, sans doute est-il devenu utile  -voir urgent-  de clarifier la pratique de la danse.

L’évolution de la manière de danser est un fait naturel, et Brider la créativité n’est jamais une solution.
Clarifier ce qui est « traditionnel », ce qui est « moderne », ce qui est une fusion avec une autre discipline devient une évidence.

Il est aussi de notre responsabilité de nous pencher sur la relation entre la pratique intensive de la danse et la santé.
Nous avons maintenant grand besoin de savoir analyser ce que fait le corps dans la pratique de la danse. Nous avons besoin de transmettre des pratiques qui conduisent à une meilleure exécution du mouvement, mais surtout qui ne risquent pas d’endommager le corps quand les danseurs prennent de l’âge. Echauffement et étirements sont une nécessité, loin d’être encore une habitude. D’autant plus que les initiations à la danse commencent dès l’âge de 3 ans, dans le cadre des programmes scolaires ou en école de danse.

Devant la complexification des techniques de danse, le recours à la science va probablement être l’étape suivante de l’évolution de la manière d’exécuter la danse.

L’AFCMD, analyse fonctionnelle corporelle du mouvement dansé appliqué au ‘Ori Tahiti y est d’une grande utilité.

En résumé le temps accélère : le ‘Ori Tahiti dans ce deuxième quart de notre siècle est de plus en plus différent de ce voyaient les grand-mères du 20èmme siècle.
Beaucoup sont sidérés et s’y reconnaissent de moins en moins.

Or la danse constitue ici un repère culturel. Au-delà d’un art, d’un sport, d’un amusement, elle est un instrument de l’identité polynésienne.

Il est donc vital de parvenir à un consensus sur la tradition du ‘Ori Tahiti.

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Les Arioi

Les arioi constituaient une confrérie d’artistes « professionnels ». Leurs pratiques étaient liées à la religion, et certains arioi étaient également des guerriers. La plupart de leurs pratiques sont restées incomprises, car si les occidentaux étaient généralement admis à leurs représentations, la signification ne leur a jamais été explicitement divulguée. Certains rites étaient secrets et aucun étranger n’y était admis. Pour plus d’informations lire, entre autres, la seconde partie du livre de A. Babadzan, Les dépouilles des dieux. Essai sur la religion tahitienne à l'époque de la découverte

Alexandre Moeava Ata 1933 -2019

Alexandre Moeava Ata 1933 -2019 est né à Papeete, il a été adopté à Vairao par la famille Maitere, puis à Rrutu par la famille Tavita. Au retour de ses études en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne, il a été chargé de mission de Pouvana’a a ‘O’opa, membre du gouvernement de Francis Sanford, puis conseiller des présidents Flosse et Temaru. Il a dirigé le Tourisme, les fêtes du Tiurai, l’Enseignement protestant, les investissements touristiques, l’aménagement du Territoire, les entreprises dans le Pacifique insitutionnel (CPS, Proe etc.), le programme de constitution de réserves foncières touristique et culturel (MJMC, Musée de Punaauia, Vaipahi, emprises foncières du Maeva, du Méridien, du Taharaa, du Club Med notamment) ; il a initié les premières campagnes de restaurations de vestiges archéologiques avec le professeur Emory et le Dr Sinoto à Huahine, à Moorea et aux Marquises... Il est l’auteur de nombreux textes et a publié aux éditions Haere Po quatre ouvrages : Dites-nous, les arbres en 2009, Voyage en OGM (Océanie génétiquement modifiée) en 2010, Tautai ou le ruisseau de Bali en 2011 et Leurres de Rafflésie et tourments de Polynésie, la nouveauté du Salon du livre de Papeete en 2012.

 

Extraits de la loi VI du code indigène de 1842

Traduction Ingrid Drollet pour la thèse de Corinne Raybaud intitulée « Polynésie de la coutume à la loi » .

Préambule : « Loi concernant les danses et les chants qui troublent ce séjour et font croître le mal2 sur cette terre, ainsi que tous les usages susceptibles de

produire le trouble. »
** Le mal était donc associé à la pratique de coutumes traditionnelles qui pendant des siècles avaient rythmé la vie polynésienne

Article 1er.

Détruire la source d’où croissent les causes de désordre est une chose convenable. Ainsi, la coutume de placer sur de vastes plateaux durant leur transport vers la personne à qui elles sont destinées, les provisions considérables commandées par les chefs ou propriétaire, est annulée. Toutes denrées alimentaires devront être transportées simplement en paniers. Que l’on ne fasse point usage de lourds plateaux pour supporter les provisions dans leur transport. (Les porteurs de ces plateaux dansaient en les apportant.)

** Il s’agit dans l’article 1 du transport de denrées alimentaires ( légumes, fruits...) destinées aux grands chefs sous la forme d’une offrande mais aussi d’une obligation de donner. Ces plateaux étaient de larges planchers formés de pièces de bois croisées les unes sur les autres. Ces plateaux se portaient à l’épaule tandis que des danseurs placés dessus exécutaient diverses danses et chants. Ce code veut rompre avec des coutumes anciennes païennes et féodales.

Article 2

– Les personnes qui danseront durant le transport des provisions en petite quantité que la loi permet de porter seront jugées et condamnées individuellement à défricher 50 brasses de route. Si c'est une femme qui danse elle sera jugée et condamnée à confectionner 10 brasses d’étoffe, dont 5 brasses pour la reine et 5 brasses pour le gouverneur, sinon à payer 4 $, dont 2 à la reine et 2 au gouverneur. Que les tâches de route soient bien défrichées, non point simplement dégagées.

** L’article 2 nous indique que ces denrées étaient transportées traditionnellement accompagnées de danses considérées, en 1842, comme inconvenantes.

Ces danses augmentaient le caractère sacré de l’offrande.

Article 3

– Que l’on ne danse point de danses réelles durant l’accomplissement de tous les travaux ci désignés : soit en traînant les arbres abattus, soit en battant des écorces pour confectionner de l’étoffe indigène, soit en toute occupation. Encouragé simplement de la voix cela est convenable, que ce ne soit pas en dansant. Si d’autre part une personne danse de façon inconvenante elle sera jugée et condamnée : l’homme à 50 brasses de travail, la femme à 10 brasses d’étoffe partagées ainsi qu’il est prescrit à l’article 2.

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